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Portrait d’entrepreneuse – Sara Javadzadeh de Relotrust

Rencontre avec Sara Javadzadeh, fondatrice de la start-up Relotrust créée en 2019. Ici, tout tourne autour de la « relocalisation » – ou le fait d’envoyer des travailleurs dans d’autres pays ou de recruter des talents étrangers — et surtout, l’optimisation de ce processus.

Avec Relotrust, Sara a créé un outil pour les entreprises qui envoient leurs collaborateurs à l’étranger. «Sur la plateforme de Relotrust, les entreprises peuvent gérer efficacement la relocalisation de leurs collaborateurs», nous explique Sara. «Et les travailleurs peuvent eux-mêmes facilement organiser leur relocalisation via l’app. Il y a de nombreux aspects à prendre en compte lors d’un déménagement international : les formalités administratives liées à l’immigration, les contrats, la recherche d’un logement approprié. Des aspects que les entreprises confient souvent à des prestataires de services, mais en tant que travailleur, vous vous trouvez un peu entre les deux. Vous devez traiter avec de nombreuses parties différentes. Sur la plateforme de Relotrust, nous réunissons toutes ces parties. Le travailleur a donc toujours une vue d’ensemble de son processus de relocalisation.»

La relocalisation, une expérience personnelle

Sara a des racines iraniennes, mais a grandi aux Pays-Bas et a étudié le droit à Amsterdam et à Chicago, où elle a également rencontré son mari, un Flamand. Elle l’a suivi en Belgique et s’est installée dans la région de Bruxelles. «Vu mon expérience personnelle, j’ai un rapport particulier avec la relocalisation. Mais en dehors de cela, c’est aussi une véritable passion de pouvoir aider les gens à optimiser les processus de coordination et de relocalisation grâce à la bonne technologie.» Un exemple très précis est une copie de votre passeport. «Vous en avez besoin pour trouver un logement et conclure un contrat de location, pour ouvrir un compte bancaire, pour vous inscrire auprès d’une autorité locale, etc.», nous raconte Sara. «C’est un document que vous devrez fournir à diverses parties sur différentes plateformes. Dans l’app de Relotrust, vous pouvez charger un document et nous autorisons ensuite l’accès à ce document aux différentes parties. Cela vous évite à vous et à votre entreprise de répéter les mêmes démarches. C’est un gain de temps pour tout le monde.» Et ce n’est pas tout. «Relotrust apporte également une valeur ajoutée à la lumière du RGPD. L’envoi de ce type de document par e-mail n’est pas sécurisé. Relotrust souhaite aussi apporter une solution à ces aspects de confidentialité», ajoute Sara.

Connaissance du secteur

Si vous souhaitez franchir le pas et créer votre propre entreprise, quelques connaissances de base sur le secteur dans lequel vous vous lancez pourront vous aider. Avant de créer sa propre entreprise, Sara a travaillé pendant 12 ans pour le cabinet de conseil Deloitte. Elle et son équipe conseillaient les entreprises sur la fiscalité liée à leur politique de ressources humaines. «J’ai commencé à m’intéresser de plus en plus au fonctionnement des RH au sein d’une entreprise et à l’utilisation des technologies pour les déplacements du personnel à l’étranger. J’ai aussi beaucoup appris sur l’organisation des entreprises. Le marché de la relocalisation d’entreprise est une niche, et j’ai constaté que la technologie qui y était consacrée était très limitée. Il y avait clairement une place à prendre sur le marché et j’y ai vu une opportunité.»

De l’idée à la réalité

Faire le premier pas vers la création de sa propre entreprise n’est pas chose aisée. Mais un jour, Sara a décidé de se lancer et de présenter son idée à l’accélérateur Start it @KBC. «J’étais très ambitieuse», nous raconte Sara, «mais je n’avais pas encore de produit ni d’équipe. Je voulais juste présenter mon idée et voir si des personnes extérieures objectives allaient y croire.» Son idée fut reçue positivement et elle put rapidement commencer le programme d’accélération. En septembre 2019, Sara créa sa start-up. Via Start it @KBC, elle a participé à de nombreux ateliers, notamment sur la manière de tester une idée sur le marché. «Cela m’a énormément aidée. Avec Relotrust, je veux vendre une technologie que je ne peux pas fabriquer moi-même. Comme je ne sais pas coder, je dépends des autres pour le faire à ma place. J’ai discuté avec beaucoup de personnes qui pouvaient m’aider à lancer mon entreprise. J’ai aujourd’hui un développeur informatique à temps plein et je travaille également avec des informaticiens indépendants.»

Covid-19: place à la réflexion

Et puis, mars 2020 est arrivé. Quelques mois seulement après le début de son activité, le coronavirus lui mettait déjà des bâtons dans les roues. « Cela n’a pas été une période facile pour moi, mais j’ai très rapidement pris la décision réfléchie de stopper mes ventes dès le mois de mars », explique Sara. «J’ai pris un peu de recul pour réfléchir à notre mode de travail. La relocalisation d’entreprise existera toujours, mais à long terme, elle pourrait bien évoluer. J’ai réfléchi à comment adapter notre plateforme au coronavirus — par exemple, comment gérer le processus de relocalisation depuis chez soi ? Cela a été un processus de réflexion intéressant pour pouvoir adapter ma plateforme à cette nouvelle réalité.» Sara a fait de la crise sanitaire une opportunité pour son entreprise: «La crise actuelle a donné un coup d’accélérateur à la numérisation, et cela a eu un effet positif sur mon activité, car je suis en train de développer une technologie qui vise à optimiser la gestion administrative numérique. Parfois, il faut prendre des chemins détournés et ne pas s’en tenir à tout ce que l’on aurait voulu faire, mais opter pour une approche flexible.»

L’efficacité d’abord

Même si par moments, créer sa propre entreprise est un véritable défi, Sara tire une grande satisfaction de ses activités: «Ce qui me motive, ce sont les processus de mes clients, la manière dont je peux les rendre efficaces et, de cette façon, mettre sur le marché un produit qui répond à la demande. Ce n’est que lorsque l’on construit soi-même quelque chose que l’on se rend compte du temps et de l’énergie nécessaires à son fonctionnement. En tant que femme, surtout, il reste du chemin à parcourir », ajoute Sara. « Les femmes ont besoin de modèles féminins qui sont partis de rien. Dans mon contexte professionnel aussi je cherche d’autres exemples féminins sur lesquels m’appuyer. De cette façon, j’espère que Relotrust pourra se développer dans les prochaines années pour devenir une entreprise majeure du secteur de la relocalisation.»